JANET ♦ un conseil, dites simplement oui. (uc)

« Janet, la situation est grave. Nous n'avons plus reçu un télégramme de ton frère depuis des mois. » Janet soutint le regard de ses illustres parents sans ciller. La jeune femme, les mains derrière les dos, attendait patiemment qu'on lui dise ce qu'on attendait d'elle : quelque chose disait à Janet qu'elle aurait un rôle à jouer pour retrouver son frère. Elle n'appréciait pas le comportement de ses parents ; son frère jumeau David n'avait jamais trouvé grâce à leurs yeux. Elle savait que son père aurait voulu qu'il devienne un grand homme politique, mais David avait la tête pleine de rêves, d'aventures, et de temples oubliés. Il était devenu archéologue contre l'avis des Darcy, et elle ne l'avait pas vu depuis un an. Au début, elle recevait des lettres et des télégrammes. David avait toujours tenu à garder des relations cordiales avec sa famille, mais avec sa soeur jumelle, il avait toujours été tendre et amical. Mais il était vrai que depuis quatre mois, c'était le silence complet. Pourtant, la jeune femme ne s'était pas inquiétée. Il faut dire qu'il y avait beaucoup à faire dans un Londres dévasté. Et ses études occupaient bon nombre de son temps.

Ainsi, ses parents se préoccupaient du sort de leur fils maudit. Bien. « Qu'attendez-vous de moi exactement ? ». Le vénérable Lord Darcy jeta un regard à sa femme et le reporta sur sa fille. Il l'observa un moment. Elle avait hérité de ses fiers ancêtres celtes, c'était certain. Elle était grande, rousse, aux yeux bleus pleins d'intrépidité. « Tu vas partir à la recherche de ton frère, Janet. Nous sommes trop vieux pour parcourir le monde. Mais toi, tu es jeune. Ce sera pour toi une formidable opportunité de découvrir le monde. » Janet eut le souffle coupé pendant quelques secondes. Elle ? Toute seule ? Dans des contrées inexplorées dont elle ne parlerait pas la langue ? C'était une plaisanterie ? Mais l'air grave de ses parents ne laissait pas de place au doute. Elle composa un visage de circonstance. « Très bien. Puisque tel est votre désir, j'irais retrouver David. » « Tu pars dans une semaine pour le Caire. Au fait, Janet. Tu ne seras évidemment pas seule. Nous avons contacté un ... spécialiste des voyages de cette sorte. C'est un Américain. Il se nomme Henry Forden. » Janet accusa le coup. Elle n'avait pas besoin d'un chaperon ! ( Elle ? Contradictoire ? Jamais ) « Et comment saurais-je qui il est ? » « Il s'avère que je suis derrière la porte depuis le début de votre entretien, Miss Darcy. Et puisqu'il est question de moi, je me suis permis d'entrer, messieurs dames. » « Vous avez bien fait ... Monsieur Forden, voici ma fille, Janet Darcy. » Automatiquement, Janet fit une révérence à l'inconnu. Il était bien mis de sa personne, mais son ari arrogant suffit à la jeune femme pour qu'elle le méprise cordialement. Et elle sentait de son côté que le sourire taquin du jeune homme signifiait exactement la même chose à son égard.